L'Atlantide des Anciens… l'Amérique?

Janvier 2015, une découverte archéologique ramène le mythe de l'Atlantide à la vie! Ce qui nous replonge aux jours de fureur : confrontés à un nouveau continent inconnu, les érudits déboussolés feuillettent furieusement les Anciens pour vérifier si ces doctes modèles n'avaient pas évoqué ces terres ? Ils tombent alors sur Platon et sa description du continent submergé, l'Atlantide.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1305614-des-lingots-legendaires-decouverts-en-italie-le-mythe-de-l-atlantide-est-relance.html
Ci-dessus, l'Atlantide représenté au coeur de la Méditerranée.
La découverte de l'Amérique amène à replacer ce continent
mythique au milieu de l'Océan Atlantique.
Extrait du Livre
C'EST LA FUREUR MENSONGERE QUI PARLE:

Le divin mensonge de l’Atlantide 
Pour ma part, nul ne saurait ôter à Platon le titre de divin, tant il a flatté mon ego et fait cas de ma grandeur. Tous les auteurs du XVIe siècle le citent, d’ailleurs, lui et son remarquable ouvrage Timée, dans lequel il évoque milles vérités : « En ce temps l'on ne pouvait naviguer ce Golfe ¤ pour ce que ce passage était clos à la bouche des colonnes d'Hercule. Et cette île était jointe en ce temps à la bouche susdite et était de telle grandeur qu'elle excédait toute l'Asie, et l'Afrique assemblées : et alors il y avait un passage pour aller de ces îles à d'autres, et de ces autres îles on allait à la terre ferme, qui était proche, environnée de la vraie mer. » L’étrange Engel m’a élevé, en 1767, un petit temple imprimé que je chéris affectueusement. Il s’agit d’un livre qui porte le titre prometteur de Essai sur cette question : quand et comment l’Amérique a-t-elle été peuplée d'hommes et d'animaux ? Il y fait usage d’arguements grandioses, imparables au sujet de Platon. Pensez-vous, demande-t-il, que ce philosophe surnommé le divin, ait pu croire un instant à des sornettes ? Je répondrais aussi sec, ni y croire, ni en écrire. Donc, en conclue mon petit Engel, il ne s’agit pas de sornettes. Que voici une argumentation rondement menée !
Cette fameuse île de l'Atlantide, vous pouvez m’en croire, occupait la majeure partie de l'Océan Atlantique. Les scrutateurs les plus fins ont même imaginé qu'elle faisait le lien avec les autres îles : les Antilles ; elles-mêmes étapes sur le trajet de la terre ferme : le continent américain. « Par cela à la vérité, ils donnent une interprétation fort ingénieuse et artificieuse à ces propos de Platon », ricane Acosta. Glousse qui voudra, Engel restera toujours cher à mon cœur. « Je crois même, dit-il, que ces Antilles de même que les Açores et les Canaries en sont des restes, ou comme Platon s'exprime, des os de corps.» Platon trace de l'Atlantide une aussi magnifique peinture que s'il y eût été lui-même et son éloquence égare les esprits les plus impressionnables. On ne s’émeut guère en constatant que les marins qui jettent la sonde fréquemment dans leurs traversées ne trouvent jamais de fond à ces eaux où dort le plus important vestige géologique du globe. Car ainsi poursuit Platon : « En un jour, et une nuit, survint un grand déluge, par lequel tous nos soldats furent engloutis à monceaux dans la terre, et de cette façon, l'île Atlantique [ou Atlantide, ndr] étant submergée, disparut en la mer.» Quelle belle histoire, vraiment. Une telle île, s’inquiètent les sages, pouvait-elle sombrer assez  profondément pour laisser si peu de traces ? Le récit de Platon serait d'un grand poids s'il rapportait les détails de quelques voyages qu'une nation connue, comme les Egyptiens, les Phéniciens ou les Grecs eût fait dans l'île de l'Atlantide, concède La Martinière (…). Mais rien de tout cela. Platon s'égaille, dans deux de ses dialogues à réchauffer une tradition, supposé même que c'en fût une. Le divin place son histoire dans la bouche de Solon, un philosophe mort deux siècles avant lui, et qui la tenait lui-même d'un prêtre égyptien dont le récit fourmille de caractères fabuleux. Rien que des braves gens… Pourtant, n’en déplaise à Engel, la piste de Platon ne séduit guère Acosta : « Je crois que tout ce qu'il a écrit de cette île (…) ne peut être tenu pour chose vraie, sinon entre les enfants et les vieilles »; deux catégories de l'espèce humaine à l'entendement tristement borné et auxquelles nous serions, il est vrai, mal aises de nous ranger. Ainsi sombre la théorie de Platon, avec son île et ses mensonges. Place à son élève, Aristote. ()

La suite dans LA FUREUR MENSONGERE.

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